Les parcours de formation des AAM
La formation initiale des élèves administrateurs des affaires maritimes dure 2 années pour ceux issus du recrutement externe et les ingénieurs diplômés de l’Ecole polytechnique, et une année pour ceux issus de la fonction publique ou de la marine marchande.
Elle comporte 3 piliers :
- la formation militaire : elle comporte une formation initiale d’officier intervenant au début de la scolarité. Elle se déroule à l’Ecole navale au mois de septembre. Elle est complétée par un cours d’officier chef de quart suivi également à l’Ecole navale au printemps du 1e cycle de formation pour les élèves issus du recrutement externe, et par la participation à la campagne d’application des officiers de Marine, dite campagne “Jeanne d’Arc”, à bord d’un bâtiment de la Marine nationale. Les élèves issus du recrutement interne ne réalisent pas le cours de chef de quart ni la campagne d’application, mais bénéficient d’enseignements et de stages permettant l’acculturation nécessaire
- la formation de marin repose d’une part sur des enseignements techniques de navigation, sécurité et exploitation du navire, dispensés de façon académique et pratique (utilisation de simulateurs) à l’école, d’autre part de formations qualifiantes et de stages embarqués sur des navires de commerce et de pêche.
- la formation d’administrateur proprement dite, à la fois concepteur et manageur des politiques publiques maritimes, fait l’objet d’enseignements dispensés à l’ESPMER par des intervenants professionnels, le suivi d’un master de droit maritime à l’université du Havre, des stages longs en services déconcentrés et spécialisés des affaires maritimes et en préfecture. Elle est organisée en module, tout au long de la scolarité d’une ou deux année(s).
Le projet pédagogique
L’ADN de l’administrateur des affaires maritimes est d’interagir avec un ensemble d’acteurs et parties prenantes de l’écosystème maritime, à l’interface entre la terre et la mer, le monde civil et le monde militaire, les usagers et l’administration, les enjeux globaux et l’action locale, les usagers historiques et les nouveaux porteurs de projet et usagers. L’adaptabilité recherchée et entretenue tout au long de la formation rendent les jeunes cadres des affaires maritimes d’ores et déjà aisément employables dans tous types de postes à l’issue de leurs scolarités.
Le développement des compétences comportementales est le centre de gravité de la formation initiale.
L’administrateur des Affaires Maritimes doit être en mesure de comprendre, penser et anticiper en manipulant tant les sciences humaines que les sciences dures, afin d’intégrer tous les enjeux de la prise de décision. Il doit être en mesure d’appréhender les échelles locale, interrégionale, nationale, européenne et internationale.
L’administrateur des affaires maritimes doit être capable d’adapter son action, de la différencier, d’apporter une intelligence politique de terrain et d’accompagner le changement interne et externe à l’administration.
Enfin, il doit expérimenter des solutions innovantes, de nouvelles modalités de résolution des problèmes passant par la négociation et le compromis, par la concertation avec les parties prenantes afin de mieux préparer la décision politique et de garantir son acceptabilité et son effectivité.
Les élèves AAM bénéficient des modules du tronc commun déployé avec l'INSP et la vingtaine d'écoles de service public formant les futurs cadres supérieurs de l'Etat.
Le réseau de mentorat
Les conseils d'un aîné pour assurer une première affectation réussie
Constatant que de nombreux cadres A+ en sortie d'école prennent un premier poste en service déconcentré (DDT(M),DIRM, CROSS principalement) dans des responsabilités de niveau "chef de service ou adjoints" avec peu de réseau « métier » et des enjeux managériaux importants, l'Ecole a souhaité mettre en place depuis 2020 un réseau de mentorat à leur profit. L'affectation en position de management ou d’animation transverse, directement en prise avec le corps préfectoral, les élus du territoire, les acteurs économiques et non économiques, dans un secteur à forte exposition aux crises et aux médias s'avère souvent un défi complexe à relever. Pour cela, ils peuvent s'appuyer sur l'accompagnement de l'équipe de direction et les compétences de l'équipe en place.
Cela étant, disposer d'un référent plus expérimenté et non hiérarchique est un atout et une sécurité pour le jeune cadre supérieur maritime qui débute.
Il peut ainsi confronter ses premières expériences à celles d'un ainé, recevoir des conseils de carrière ou de management, mieux comprendre et transmettre le sens de certaines pratiques administratives.
Le dispositif est optionnel. Il se met en place en début de 2ème année de scolarité pour les recrutements externes et polytechniciens et prend fin à l'issue de la première affectation.
Imaginé et organisé par l'école, il a été dupliqué par le pole ministériel pour les autres primo-affectés de catégorie A+ en 2023.